27 octobre 2025

Aidants familiaux : quelles aides financières en 2025 pour soulager leur engagement ?

En France, ils sont près de 11 millions à accompagner au quotidien un proche en perte d’autonomie, en situation de handicap ou atteint d’une maladie. Ils s’appellent Marie, Paul, Sophie ou Ahmed. Ils sont conjoints, enfants, voisins, amis. Et bien souvent, ils ignorent qu’ils sont “aidants familiaux”. Derrière ce rôle discret, pourtant essentiel, se cache une réalité lourde : temps, énergie, charge mentale… et bien souvent des difficultés financières.

Heureusement, en 2025, plusieurs aides financières existent pour reconnaître et soutenir les aidants. Encore faut-il les connaître. Tour d’horizon des droits, allocations et dispositifs disponibles cette année pour alléger le quotidien de celles et ceux qui accompagnent leurs proches.

Êtes-vous aidant ? Un statut plus large qu’on ne le croit

La loi ne réserve pas ce titre à la famille proche. Est reconnu comme aidant toute personne qui :

• Apporte une aide régulière à un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap,
• Sans rémunération (hors contrat salarié ou emploi direct),
• Qu’elle vive ou non avec la personne aidée.

Cela peut être :

• Un conjoint, partenaire de PACS ou concubin,
• Un enfant ou un parent,
• Un frère, une sœur, un gendre, une belle-fille,
• Ou même un voisin entretenant un lien stable.

L’aide peut être physique, morale, logistique : toilette, repas, courses, démarches administratives, présence rassurante, accompagnement aux rendez-vous… Dès lors que cette implication est constante, vous pouvez prétendre à des aides spécifiques.

L’AJPA : une compensation pour les aidants qui s’arrêtent de travailler

Si vous devez suspendre votre activité professionnelle pour accompagner un proche, l’AJPA vous permet de compenser une partie de la perte de revenus.

Conditions :

• Être salarié, fonctionnaire, indépendant ou demandeur d’emploi indemnisé ;
• Aider un proche bénéficiaire de l’APA (perte d’autonomie) ou reconnu handicapé (taux ≥ 80 %) ;
• Avoir obtenu un congé proche aidant auprès de son employeur.

Montants 2025 :

• 65,80 € par jour (ou 32,90 € pour une demi-journée),
• Plafond de 22 jours par mois, soit jusqu’à 1 447,60 €/mois,
• 66 jours indemnisés par personne aidée (maximum 264 jours au total).
Sans condition de ressources, l’AJPA reste sous-utilisée malgré son intérêt financier.

L’AJAP : accompagner un proche en fin de vie

Lorsque la maladie arrive en phase terminale, l’AJAP (allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie) permet à l’aidant d’être présent auprès de son proche jusqu’au bout.

Conditions :

• Le proche doit être en phase avancée d’une maladie incurable ;
• L’accompagnement se fait à domicile, en résidence ou en structure non hospitalière ;
• L’activité professionnelle est suspendue ou réduite.

Montants 2025 :

• 64,41 € par jour (suspension totale) ou 32,21 € (activité partielle),
• Jusqu’à 21 jours (ou 42 jours en temps partiel),
• Plafond : 1 352,61 €.

La PCH : un dédommagement pour l’aide au handicap

La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) est une aide versée au proche aidant pour compenser l’aide humaine apportée à une personne handicapée.

Conditions :

• Le proche aidé doit avoir un taux d’incapacité ≥ 80 % (ou entre 50 et 79 % avec restriction d’autonomie sévère),
• Le rôle de l’aidant est reconnu par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées).

Montants 2025 :

• Jusqu’à 1 231,15 €/mois si l’aidant travaille en parallèle (taux horaire : 4,78 €),
• Jusqu’à 1 477,38 €/mois si l’aidant ne travaille pas (taux horaire : 7,16 €).

Ce dédommagement mensuel peut être versé directement à l’aidant, ou utilisé pour salarier une aide professionnelle.

Des aides complémentaires souvent méconnues

L’aide au répit (APA)

Permet de financer un relais temporaire pour que l’aidant puisse se reposer (accueil de jour, hébergement temporaire, baluchonnage à domicile…). Elle peut être intégrée dans le plan d’aide APA (allocation personnalisée d’autonomie) de la personne aidée.

Crédit d’impôt

Les dépenses liées à l’emploi d’une aide à domicile (ménage, repas, toilette, garde de nuit…) ouvrent droit à un crédit d’impôt de 50 %, même si vous n’êtes pas imposable.

Assurance vieillesse des aidants (AVA)

Si vous aidez un proche sans travailler, vous pouvez valider des trimestres de retraite à condition d’être reconnu comme aidant par la MDPH ou dans le cadre de l’APA.

Congé proche aidant

Un congé de 3 mois renouvelable (maximum 1 an sur toute la carrière), permettant de s’absenter de son emploi tout en conservant certains droits. Il peut être indemnisé via l’AJPA.

Don de jours de repos

Vos collègues peuvent vous offrir des jours de congés non utilisés (RTT, CP) pour vous permettre d’accompagner votre proche tout en étant rémunéré.

Être aidant salarié ou bénévole : que choisir ?

Il est possible d’être aidant “familial” sans être payé, ou de devenir salarié de la personne aidée via l’APA, la PCH ou un emploi direct (chèque emploi service universel).

• Le statut bénévole donne accès aux aides (AJPA, PCH, AVA).
• Le statut salarié implique un contrat de travail, un salaire, mais exclut certaines aides comme l’AJPA.

À noter : on ne peut pas cumuler AJPA + rémunération via APA/PCH.

Comment faire une demande d’aide en 2025 ?

1. Identifier la situation du proche :

• Est-il bénéficiaire de l’APA ou de la PCH ?
• A-t-il une reconnaissance de handicap ?
• Son état nécessite-t-il une aide humaine régulière ?

2. Réunir les documents utiles :

• Attestations médicales, justificatifs de lien, emploi du temps d’aidant, attestations de présence, etc.

3. S’adresser aux bons interlocuteurs :

• CAF ou MSA pour l’AJPA ou l’AJAP,
• MDPH / Département pour la PCH ou l’APA,
• Centre des impôts pour les crédits d’impôt,
• Service RH de votre employeur pour un congé proche aidant,
• Plateformes d’accompagnement ou CCAS pour être guidé dans vos démarches.

Questions fréquentes

Puis-je cumuler plusieurs aides ?

Oui, dans la plupart des cas. Mais attention : certaines aides ne sont pas compatibles entre elles (ex : AJPA + rémunération en tant qu’aidant salarié).

Les aides sont-elles rétroactives ?

Parfois. Gardez tous vos justificatifs : horaires d’aide, factures, échanges avec les médecins…

Faut-il vivre avec son proche pour être aidant ?

Non. Il suffit d’apporter une aide régulière et significative, même à distance.

L’engagement ne doit pas rimer avec sacrifice

Accompagner un proche, c’est un geste d’amour, de solidarité. Mais cela ne devrait jamais se faire au détriment de la santé, des revenus ou de la retraite. L’État a reconnu cet engagement : les aides existent, et elles sont souvent généreuses.

Encore faut-il les connaître. Trop d’aidants renoncent, par fatigue, par manque d’information ou par peur des démarches.

En 2025, des solutions concrètes existent pour que l’aidant puisse continuer à aider… sans s’oublier. Parce que prendre soin de l’autre, c’est aussi prendre soin de soi.

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